Les animaux de compagnie, beaucoup mieux que les antidépresseurs

Lorsque les dix otages récemment libérés par les FARC (les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) ont foulé le tarmac de l’aéroport de Bogota après plus de dix ans de séquestration aux fins fonds de la jungle amazonienne, tous étaient accompagnés d’un animal. Carlos avait un chat, José un pécari, Luis Alfredo un couple d’oiseaux, Alfonso une chucha, un petit rongeur. Émus aux larmes, ils ont témoigné comment la relation avec leurs animaux les avait fait tenir dans les conditions effroyables et déshumanisées de leur détention.

Les effets psychotoniques stimulants de la relation que nous avons avec les animaux de compagnie sont très puissants, aussi bien mis en évidence en psychologie qu’en physiologie. Mieux que des antidépresseurs, la relation homme-animal offre des solutions encore insoupçonnées dans certaines thérapies. L’utilisation de cette relation à des fins thérapeutiques s’appelle la ZOOTHÉRAPIE.

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Pour les psychologues, nos animaux nous permettent d’exprimer notre propre non-dit émotionnel. La communication avec eux est plus du domaine du para-verbal, un chien ou un chat ne comprenant que 300 phonèmes (élément sonore distinctif du langage articulé). Plus que les mots, notre animal comprend nos émotions, exprimées à travers nos gestes ou intonations, y compris celles que nous nous efforçons de cacher et il les reproduit dans son comportement, inquiétude, agitation, prostration etc.. Pour le psychanalyste Didier Lauru « on s’adresse à son animal avec toute l’affection dont on aimerait être soi-même l’objet ». C’est comme lui attribuer un statut de « double de soi » et donc « se confier à lui permet de “lâcher” ses propres demandes affectives ».  Nous avons également un besoin inné physio-psycho-affectif de toucher, de tendresse et de contacts physiques. Les exigences culturelles et sociales de nos sociétés limitent fortement ces contacts, le toucher est devenu codifié. Nous en arrivons au point de ne plus être conscients de ce manque. Le contact physique avec notre animal, non codifié, nous permet de combler ce besoin inné.

Les physiologistes rappellent quant à eux, qu’il a été montré sans ambiguïtés que  lors d’une interaction homme – animal de compagnie un certain nombre de neurotransmetteurs sont relargués dans l’organismes tels que l’ocytocine, l’hormone du bien-être et de la solidarité, des beta-endorphines aux effets euphorisants et anxiolytiques, des phenylethylamines, proche des amphétamines, ou de la dopamine qui joue un rôle important dans la volonté et la motivation. En même temps, il est observé une diminution des taux de cortisol intervenant dans le stress. Il est remarquable de constater que ces changements physiologiques surviennent à la fois chez l’homme et l’animal.

 

Tout propriétaire d’animal de compagnie peut chaque jour  faire l’expérience de ces effets psychologiques et physiologiques sur lui-même. Certains thérapeutes utilisent aussi les bienfaits de cette relation dans leurs schémas thérapeutiques : c’est la zoothérapie.  La contribution de cette pratique qui existe au moins depuis le dix-neuvième siècle a été reconnue par le psychiatre américain Boris M. Levinson, dans les années 1950, que l’on considère comme le père de la zoothérapie.  Depuis les champs d’applications de cette discipline ne cessent de se développer et incluent entre autres maintenant : la contribution au bien-être des personnes âgées souffrant de dépression, de solitude  ou de maladie d’Alzheimer, l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de démence ou de schizophrénie, la diminution de la tension artérielle causée par le stress, la diminution de la douleur et la peur lors de procédures médicales ou la contribution au bien-être des personnes hospitalisées.

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Quelques sites en France  pour en savoir plus:

www.institutfrancaisdezootherapie.com

http://www.agatea.org

www.azp.fr

Xavier

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